Extrait :
Le voyageur qui, du pont d’un navire, aperçoit, après une longue traversée, les lignes bleuâtres qui annoncent la terre, n’éprouve guère plus de satisfaction que je n’en ressentis quand je me trouvai pour la première fois en face de la chaîne du Harz, après avoir traversé les plaines interminables du Hanovre et du duché de Brunswick. Les montagnes sont comme les îles des continents ; l’Océan est à peine plus uni que les immenses surfaces du nord de l’Allemagne : rien n’y distrait l’esprit, devenu la proie d’un ennui oppressif ; nulle vie, nulle animation. À la vue de ces horizons si bas, on se demande instinctivement de combien de mètres la plaine aurait à descendre pour que les eaux de la Mer du Nord, qui jadis l’a nivelée, vinssent reconquérir en un instant le vaste territoire qu’elles ont abandonné. Les chemins de fer ne se piquent pas de vitesse au-delà du Rhin, et jamais je ne les trouvai aussi lents qu’entre Hanovre et la lisière du Harz.
Le voyageur qui, du pont d’un navire, aperçoit, après une longue traversée, les lignes bleuâtres qui annoncent la terre, n’éprouve guère plus de satisfaction que je n’en ressentis quand je me trouvai pour la première fois en face de la chaîne du Harz, après avoir traversé les plaines interminables du Hanovre et du duché de Brunswick. Les montagnes sont comme les îles des continents ; l’Océan est à peine plus uni que les immenses surfaces du nord de l’Allemagne : rien n’y distrait l’esprit, devenu la proie d’un ennui oppressif ; nulle vie, nulle animation. À la vue de ces horizons si bas, on se demande instinctivement de combien de mètres la plaine aurait à descendre pour que les eaux de la Mer du Nord, qui jadis l’a nivelée, vinssent reconquérir en un instant le vaste territoire qu’elles ont abandonné. Les chemins de fer ne se piquent pas de vitesse au-delà du Rhin, et jamais je ne les trouvai aussi lents qu’entre Hanovre et la lisière du Harz.