Ils étaient là droits, silencieux face à la pyramide de verre. Eux les artistes de l’Art, de la politique et de la guerre. Ils ont traversé les ans en héros et aujourd’hui l’architecte avait choisi de les pétrifier en géants dans un geste éternel. Des statues, au regard fixe et mystérieux, voilà ce qu’ils étaient devenus. Mais qui les regardait encore ?. Ces touristes venus de tous les coins du globe ne semblaient avoir d’yeux que pour la pyramide devant laquelle ils se faisaient photographier.
Soixante dix spectres, d’une immobilité sinistre, livides, muets, oubliés. Un socle avec un nom. Des habits gris rongés par la pollution. Voilà le grand témoignage de l’Histoire. Des colosses muets qui prennent de force la mémoire. La journée le soleil vient chacun leur tour les regarder en face, insolent. Mais la nuit les statues reprennent leur décor, et cherchent à s’extraire de cette captivité tragique. Sur leur piédestal, le regard tourné vers l’horizon, ils sont là, muets, à regarder les vivants s’animer, vivant leur époque comme ils avaient eux-mêmes consommé la leur.
Personne n’échappera à la sentence suprême. Un dernier regard, une larme doucement glisse sur leurs joues, traçant un sillon à travers des années de poussière.
Soixante dix spectres, d’une immobilité sinistre, livides, muets, oubliés. Un socle avec un nom. Des habits gris rongés par la pollution. Voilà le grand témoignage de l’Histoire. Des colosses muets qui prennent de force la mémoire. La journée le soleil vient chacun leur tour les regarder en face, insolent. Mais la nuit les statues reprennent leur décor, et cherchent à s’extraire de cette captivité tragique. Sur leur piédestal, le regard tourné vers l’horizon, ils sont là, muets, à regarder les vivants s’animer, vivant leur époque comme ils avaient eux-mêmes consommé la leur.
Personne n’échappera à la sentence suprême. Un dernier regard, une larme doucement glisse sur leurs joues, traçant un sillon à travers des années de poussière.