l'histoire de la belle Diane de Méridor, convoitée par trois hommes : le comte de Monsoreau, le duc d'Anjou et Louis de Bussy d'Amboise, sous le règne d'Henri III de Valois.
Fin lettré, habile bretteur et profond diplomate, Louis de Bussy d'Amboise est un gentilhomme au service du machiavélique duc d'Anjou qui, à l'instar des Guise, brigue la succession de son frère Henri III au trône de France. Sauvé par la belle Diane de Méridor à la suite d’une rixe avec quatre des mignons du roi, Bussy tombe follement amoureux de cette jeune femme que convoitent tout autant le fourbe comte de Monsoreau que son maître, le duc d'Anjou. Monsoreau réussit cependant à abuser Diane de Méridor et à la contraindre au mariage. Mais la dame de Monsoreau ne se donnera qu'au beau Bussy : dès lors, intrigues de cour finement déjouées par Chicot, le bouffon du roi, et intrigues de cœur autour de Diane de Monsoreau, mèneront les trois hommes, qui la désirent plus que tout, à s’entre-déchirer.
Extrait du chapitre 1er :
LES NOCES DE SAINT-LUC
Le dimanche gras de l’année 1578, après la fête du populaire, et tandis que s’éteignaient dans les rues les rumeurs de la joyeuse journée, commençait une fête splendide dans le magnifique hôtel que venait de se faire bâtir, de l’autre côté de l’eau et presque en face du Louvre, cette illustre famille de Montmorency qui, alliée à la royauté de France, marchait l’égale des familles princières. Cette fête particulière, qui succédait à la fête publique, avait pour but de célébrer les noces de François d’Épinay de Saint-Luc, grand ami du roi Henri III et l’un de ses favoris les plus intimes, avec Jeanne de Cossé-Brissac, fille du maréchal de France de ce nom.
Le repas avait eu lieu au Louvre, et le roi, qui avait consenti à grand’peine au mariage, avait paru au festin avec un visage sévère qui n’avait rien d’approprié à la circonstance. Son costume, en outre, paraissait en harmonie avec son visage : c’était ce costume marron foncé sous lequel Clouet nous l’a montré assistant aux noces de Joyeuse, et cette espèce de spectre royal, sérieux jusqu’à la majesté, avait glacé d’effroi tout le monde, et surtout la jeune mariée, qu’il regardait fort de travers toutes les fois qu’il la regardait.
Cependant cette attitude sombre du roi, au milieu de la joie de cette fête, ne semblait étrange à personne ; car la cause en était un de ces secrets de cœur que tout le monde côtoie avec précaution, comme ces écueils à fleur d’eau auxquels on est sûr de se briser en les touchant.
À peine le repas terminé, le roi s’était levé brusquement, et force avait été aussitôt à tout le monde, même à ceux qui avouaient tout bas leur désir de rester à table, de suivre l’exemple du roi. Alors Saint-Luc avait jeté un long regard sur sa femme, comme pour puiser du courage dans ses yeux, et s’approchant du roi :
— Sire, lui dit-il, Votre Majesté me fera-t-elle l’honneur d’accepter les violons que je veux lui donner à l’hôtel de Montmorency, ce soir ?
Henri III s’était alors retourné avec un mélange de colère et de chagrin, et, comme Saint-Luc, courbé devant lui, l’implorait avec une voix des plus douces et une mine des plus engageantes :
— Oui, monsieur, avait-il répondu, nous irons, quoique vous ne méritiez certainement pas cette preuve d’amitié de notre part.
Alors mademoiselle de Brissac, devenue madame de Saint-Luc, avait remercié humblement le roi. Mais Henri avait tourné le dos sans répondre à ses remerciements.
— Qu’a donc le roi contre vous, monsieur de Saint-Luc ? avait alors demandé la jeune femme à son mari.
— Belle amie, répondit Saint-Luc, je vous raconterai cela plus tard, quand cette grande colère sera dissipée.
— Et se dissipera-t-elle ? demanda Jeanne.
— Il le faudra bien, répondit le jeune homme.
Mademoiselle de Brissac n’était point encore assez madame de Saint-Luc pour insister ; elle renfonça sa curiosité au fond de son cœur, se promettant de trouver, pour dicter ses conditions...
Fin lettré, habile bretteur et profond diplomate, Louis de Bussy d'Amboise est un gentilhomme au service du machiavélique duc d'Anjou qui, à l'instar des Guise, brigue la succession de son frère Henri III au trône de France. Sauvé par la belle Diane de Méridor à la suite d’une rixe avec quatre des mignons du roi, Bussy tombe follement amoureux de cette jeune femme que convoitent tout autant le fourbe comte de Monsoreau que son maître, le duc d'Anjou. Monsoreau réussit cependant à abuser Diane de Méridor et à la contraindre au mariage. Mais la dame de Monsoreau ne se donnera qu'au beau Bussy : dès lors, intrigues de cour finement déjouées par Chicot, le bouffon du roi, et intrigues de cœur autour de Diane de Monsoreau, mèneront les trois hommes, qui la désirent plus que tout, à s’entre-déchirer.
Extrait du chapitre 1er :
LES NOCES DE SAINT-LUC
Le dimanche gras de l’année 1578, après la fête du populaire, et tandis que s’éteignaient dans les rues les rumeurs de la joyeuse journée, commençait une fête splendide dans le magnifique hôtel que venait de se faire bâtir, de l’autre côté de l’eau et presque en face du Louvre, cette illustre famille de Montmorency qui, alliée à la royauté de France, marchait l’égale des familles princières. Cette fête particulière, qui succédait à la fête publique, avait pour but de célébrer les noces de François d’Épinay de Saint-Luc, grand ami du roi Henri III et l’un de ses favoris les plus intimes, avec Jeanne de Cossé-Brissac, fille du maréchal de France de ce nom.
Le repas avait eu lieu au Louvre, et le roi, qui avait consenti à grand’peine au mariage, avait paru au festin avec un visage sévère qui n’avait rien d’approprié à la circonstance. Son costume, en outre, paraissait en harmonie avec son visage : c’était ce costume marron foncé sous lequel Clouet nous l’a montré assistant aux noces de Joyeuse, et cette espèce de spectre royal, sérieux jusqu’à la majesté, avait glacé d’effroi tout le monde, et surtout la jeune mariée, qu’il regardait fort de travers toutes les fois qu’il la regardait.
Cependant cette attitude sombre du roi, au milieu de la joie de cette fête, ne semblait étrange à personne ; car la cause en était un de ces secrets de cœur que tout le monde côtoie avec précaution, comme ces écueils à fleur d’eau auxquels on est sûr de se briser en les touchant.
À peine le repas terminé, le roi s’était levé brusquement, et force avait été aussitôt à tout le monde, même à ceux qui avouaient tout bas leur désir de rester à table, de suivre l’exemple du roi. Alors Saint-Luc avait jeté un long regard sur sa femme, comme pour puiser du courage dans ses yeux, et s’approchant du roi :
— Sire, lui dit-il, Votre Majesté me fera-t-elle l’honneur d’accepter les violons que je veux lui donner à l’hôtel de Montmorency, ce soir ?
Henri III s’était alors retourné avec un mélange de colère et de chagrin, et, comme Saint-Luc, courbé devant lui, l’implorait avec une voix des plus douces et une mine des plus engageantes :
— Oui, monsieur, avait-il répondu, nous irons, quoique vous ne méritiez certainement pas cette preuve d’amitié de notre part.
Alors mademoiselle de Brissac, devenue madame de Saint-Luc, avait remercié humblement le roi. Mais Henri avait tourné le dos sans répondre à ses remerciements.
— Qu’a donc le roi contre vous, monsieur de Saint-Luc ? avait alors demandé la jeune femme à son mari.
— Belle amie, répondit Saint-Luc, je vous raconterai cela plus tard, quand cette grande colère sera dissipée.
— Et se dissipera-t-elle ? demanda Jeanne.
— Il le faudra bien, répondit le jeune homme.
Mademoiselle de Brissac n’était point encore assez madame de Saint-Luc pour insister ; elle renfonça sa curiosité au fond de son cœur, se promettant de trouver, pour dicter ses conditions...