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Dans sa série Double Exposure, Tina Kazakhishvili construit un assemblage photographique de la rencontre. Deux visages ou plus, d’une même personne, s’ajoutent, se recouvrent, forment introspections et décalages, angles de vue renouvelés par les regards, les expressions, les glissements du décor.
À cette double rencontre (la première entre la photographe et les visages, la seconde entre les visages eux-même et leurs reflets) se joint une voix supplémentaire : celle de Maryse Hache, voix englobante, réunificatrice, attentive à saisir jusqu’à la plus petite réfraction de l’autre, à en extraire le sens, le beau, l’intense, à s'engouffrer dans ces petits détails humains, sensibles, qu'elle perçoit, et auxquels elle donne/offre, la teinte si singulière de son écriture.
Elle a choisi ici des titres botaniques et des vers justifiés pour entrer en contact avec chacune des photos de Tina Kazakhishvili, et ces contraintes, pourtant précises, accentuent la force et la liberté des images, soulignent leur fugacité et l’impression durable qu’elles laissent, comme ces ronds de lumière qui restent, longtemps après qu'on ait fermé les yeux.
Qu’ajouter de plus : peut-être que c’est un texte posthume de Maryse Hache ? Et puis non : cette dernière phrase n’a aucun sens, le mot « posthume », bien laid, ne convient pas à cette publication. Il faudrait reprendre/garder ses mots et penser qu’il est ici question d’éternités enfouies.
Ces photos, ces plantes, ces visages, ces mondes, des songes une fleur, allons maintenant les regarder et les rencontrer, à notre tour.
Christine Jeanney
Double Exposure est né de la rencontre de Maryse Hache de Tina Kazakhishvili.
La force des images de Tina Kazakhishvili.
Il y a la profondeur des regards captés par la photographe. Regards lointains, perdus se dérobant à notre approche. Ou parfois regards intenses, immenses déployant leurs pensées pour mieux capter les nôtres. Tant d’émotions furtives, fragiles affleurent des noirs denses et des gris changeants. Richesse de ces expositions multiples, où les visages se dédoublent, se répondent et s’entrecroisent. Où la peau nue se pare de végétal, devient elle-même végétale, où les corps s’effacent lentement sous les reflets denses des lieux qui les accueillent. Multiplicité de l’instant, de ces sensations imprégnant la pellicule et pourtant libres de se...