Arbres et seigneurs de la forêt
Imaginez la possibilité qu’un arbre puisse être aussi vivant qu’un animal, un humain, vous-même.
À cela, vous me répondrez : « Pourquoi devrai-je donc faire cet effort de comprendre et de me mettre à la place d’un arbre ? Une chose, un végétal inerte, sans cœur, sans larmes, sans cris, sans douleur, sans sentiment, qui ne connaît pas ce que l’on ressent après la perte d’un proche. Cela est envisageable pour un animal, mais pour un arbre, ce n’est qu’absurdité. Comment un végétal servant à orner mon environnement pourrait-il comprendre l’homme et ses besoins quotidiens, ses défis, non ! »
Alors je vous dirai : « Si l’arbre était doté de la parole, il vous répondrait peut-être. L’homme est certes un véhicule de sentiment, mais un véhicule encombré par des sentiments qui empoisonnent son existence, par la jalousie, la colère, la haine des autres, tout le contraire du végétal inerte que l’arbre est.
Arbres et seigneurs de la Forêt est le récit de la vie d’un arbre qui s’entremêle à celles d’autres arbres populaires et légendaires, présents au sein de divers contes et cultures, comme le baobab, le ginkgo biloba, le pipal, le chêne. C’est un ouvrage pédagogique, qui se veut universel pour petits et grands.
extrait 1
Conte d’Inde
Le Pipal et le maharaja
Pourquoi donc souhaites-tu m’abattre ?, demanda le pipal au maharaja tout en poursuivant : N’as-tu donc pas suffisamment de terre pour nourrir tes sujets qui vivent dans l’abondance d’un royaume prospère ?
Pourquoi donc cette folie destructrice ? N’as-tu donc pas suffisamment guerroyé contre tes voisins, maintenant tous soumis à ta volonté ?
Que feras-tu de mon bois, toi qui possèdes déjà toutes les richesses, enfin toi qui possèdes tout ?
Le maharaja répondit de manière haineuse :
— Tu n’es qu’un obstacle à travers mon règne et mes désirs.
À cela le pipal lui rétorqua :
— Maharaja, sache une chose. Avant d’être un arbre, j’ai eu plusieurs vies, je fus une larve, un insecte, un lièvre, un paon, une vache, un tigre, un éléphant, et tout comme toi, un homme, ainsi qu’un souverain. Et de toutes mes vies, celle qui m’a procuré le plus de satisfaction, de sagesse, de bonté, une vision extérieure sur le monde qui nous entoure, c’est celle que je mène. En tant qu’arbre, l’immobilité m’a permis de mesurer à quel point la vie des hommes, des êtres vivants peut être fragile, voire courte.
Le temps qui s’écoule n’est qu’un chemin que nous devons tous traverser dans notre monde, afin de trouver l’éveil de soi tout en apaisant nos âmes.
Bouleversé par les mots du pipal, le maharaja fut frappé par la bonté et la sagesse, si bien qu’il renonça à couper l’arbre en promettant d’être un souverain et un homme plus juste avec son peuple, ainsi qu’avec les forêts et ses habitants.
Imaginez la possibilité qu’un arbre puisse être aussi vivant qu’un animal, un humain, vous-même.
À cela, vous me répondrez : « Pourquoi devrai-je donc faire cet effort de comprendre et de me mettre à la place d’un arbre ? Une chose, un végétal inerte, sans cœur, sans larmes, sans cris, sans douleur, sans sentiment, qui ne connaît pas ce que l’on ressent après la perte d’un proche. Cela est envisageable pour un animal, mais pour un arbre, ce n’est qu’absurdité. Comment un végétal servant à orner mon environnement pourrait-il comprendre l’homme et ses besoins quotidiens, ses défis, non ! »
Alors je vous dirai : « Si l’arbre était doté de la parole, il vous répondrait peut-être. L’homme est certes un véhicule de sentiment, mais un véhicule encombré par des sentiments qui empoisonnent son existence, par la jalousie, la colère, la haine des autres, tout le contraire du végétal inerte que l’arbre est.
Arbres et seigneurs de la Forêt est le récit de la vie d’un arbre qui s’entremêle à celles d’autres arbres populaires et légendaires, présents au sein de divers contes et cultures, comme le baobab, le ginkgo biloba, le pipal, le chêne. C’est un ouvrage pédagogique, qui se veut universel pour petits et grands.
extrait 1
Conte d’Inde
Le Pipal et le maharaja
Pourquoi donc souhaites-tu m’abattre ?, demanda le pipal au maharaja tout en poursuivant : N’as-tu donc pas suffisamment de terre pour nourrir tes sujets qui vivent dans l’abondance d’un royaume prospère ?
Pourquoi donc cette folie destructrice ? N’as-tu donc pas suffisamment guerroyé contre tes voisins, maintenant tous soumis à ta volonté ?
Que feras-tu de mon bois, toi qui possèdes déjà toutes les richesses, enfin toi qui possèdes tout ?
Le maharaja répondit de manière haineuse :
— Tu n’es qu’un obstacle à travers mon règne et mes désirs.
À cela le pipal lui rétorqua :
— Maharaja, sache une chose. Avant d’être un arbre, j’ai eu plusieurs vies, je fus une larve, un insecte, un lièvre, un paon, une vache, un tigre, un éléphant, et tout comme toi, un homme, ainsi qu’un souverain. Et de toutes mes vies, celle qui m’a procuré le plus de satisfaction, de sagesse, de bonté, une vision extérieure sur le monde qui nous entoure, c’est celle que je mène. En tant qu’arbre, l’immobilité m’a permis de mesurer à quel point la vie des hommes, des êtres vivants peut être fragile, voire courte.
Le temps qui s’écoule n’est qu’un chemin que nous devons tous traverser dans notre monde, afin de trouver l’éveil de soi tout en apaisant nos âmes.
Bouleversé par les mots du pipal, le maharaja fut frappé par la bonté et la sagesse, si bien qu’il renonça à couper l’arbre en promettant d’être un souverain et un homme plus juste avec son peuple, ainsi qu’avec les forêts et ses habitants.