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Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique
Je mis un vieux manteau, eavant professeur sur Vespasien Robin, c’est qu’elle a tout le charme de la nouveauté. On ne connaissait que très imparfaitement un des meilleurs botanistes du XVIIe siècle[2], et bon nombre même de doctes gens ne le connaissaient pas du tout. Le Dr Hamy n’a rien négligé pour mettre en pleine lumière la vie et les travaux de son obscur prédécesseur au Muséum. Il ne s’est pas contenté de consulter à Paris tous les imprimés et manuscrits qui pouvaient lui donner la moindre indication sur son héros : il a trouvé à la bibliothèque de Carpentras, en cet océan de manuscrits peiresciens — d’où tout plongeur est assuré de rapporter des perles — de précieux documents, des lettres adressées par Claude Nicolas du Fabri « à Monsieur Vespasien Robin, simpliciste du Roy à Paris, rue du Bout du Monde à la Teste Noire, près la porte Montmartre » et, plus tard, « au Jardin du Roy, au faubourg Saint-Victor ». De la correspondance du jardinier de Belgentier avec le jardinier de Paris, le célèbre académicien a tiré le meilleur parti du monde. Je voudrais, par une rapide analyse, donner à mes lecteurs une irrésistible envie de lire un travail fait avec autant de talent que de savoir.
Le nom de Vespasien Robin figure sur la plus ancienne liste des officiers du Jardin du Roy. Ce fut l’édit de mai 1635 qui le chargea de servir d’auxiliaire au fondateur-intendant de l’établissement destiné à la culture et à l’étude des plantes médicinales. Gui de la Brosse, un des médecins du roi Louis XIII, attendu que, selon le texte officiel, « ledict sr de la Brosse, qui avait tout le faix de la direction et culture dudict jardin, ne pourra y tous jours vaquer à faire la démonstration extérieure des dictes plantes ausdicts escolliers.[3] »
Je vais reproduire un passage de la Notice où est résumée à merveille l’histoire des premières années du correspondant, de l’émule et de l’ami de Peiresc (p. 2-3) : « Arboriste ou simpliciste du Roy (l’habile jardinier reçoit simultanément tantôt l’un, tantôt l’autre de ces deux titres un peu vagues), Vespasien Robin, appelé ainsi à jouer un rôle important dans l’enseignement du jardin que l’on organise, est un homme de cinquante-six ans, encore fort actif, et qui va pouvoir mettre au service de la nouvelle fondation royale une longue expérience et des relations étendues. — Né à Paris, le 22 juillet 1579, de Jean Robin[4] et de Catherine Duchâtel, il a été, dès sa plus tendre enfance, associé aux travaux de son père, apothicaire et botaniste. Il a voyagé dans les diverses parties de la France, en Angleterre, en Flandre, en Allemagne, en Italie, en Espagne et jusque sur les côtes Barbaresques, pour recueillir des plantes inconnues, et l’édition de 1608 du Jardin du Roy, de Pierre Vallet, contient la description de plusieurs espèces exotiques rapportées cinq ans plus tôt, d’un itinéraire qui a conduit Vespasien jusqu’aux îles Bissagos, dans la Guinée portugaise. »
Obligé de faire court, je laisse de côté les curieux détails que nous donne le Dr Hamy — que j’ai bien envie d’appeler, tant il est un aimable narrateur, le docteur ami — sur les publications de Vespasien Robin (l’Histoire des plantes nouvellement trouvées en l’isle Virgine, 1620, l’Enchiridion Isagogicum, 1623, lequel contient dans ses soixante et onze pages la nomenclature de plus de quinze cents plantes), sur les pièces de vers français et latins composées en l’honneur de Jean Robin par trois Rouennais, ses concitoyens peut-être, Varembault, Desdames et Guérente[5], et en l’honneur de son fils par un auteur qui cache son nom sous six initiales — et il fait bien de le cacher, car son dixain est fort mauvais, et le juge le plus indulgent ne pourrait y louer que la bonne intention, — sur tes dernières et tristes années du
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique
Je mis un vieux manteau, eavant professeur sur Vespasien Robin, c’est qu’elle a tout le charme de la nouveauté. On ne connaissait que très imparfaitement un des meilleurs botanistes du XVIIe siècle[2], et bon nombre même de doctes gens ne le connaissaient pas du tout. Le Dr Hamy n’a rien négligé pour mettre en pleine lumière la vie et les travaux de son obscur prédécesseur au Muséum. Il ne s’est pas contenté de consulter à Paris tous les imprimés et manuscrits qui pouvaient lui donner la moindre indication sur son héros : il a trouvé à la bibliothèque de Carpentras, en cet océan de manuscrits peiresciens — d’où tout plongeur est assuré de rapporter des perles — de précieux documents, des lettres adressées par Claude Nicolas du Fabri « à Monsieur Vespasien Robin, simpliciste du Roy à Paris, rue du Bout du Monde à la Teste Noire, près la porte Montmartre » et, plus tard, « au Jardin du Roy, au faubourg Saint-Victor ». De la correspondance du jardinier de Belgentier avec le jardinier de Paris, le célèbre académicien a tiré le meilleur parti du monde. Je voudrais, par une rapide analyse, donner à mes lecteurs une irrésistible envie de lire un travail fait avec autant de talent que de savoir.
Le nom de Vespasien Robin figure sur la plus ancienne liste des officiers du Jardin du Roy. Ce fut l’édit de mai 1635 qui le chargea de servir d’auxiliaire au fondateur-intendant de l’établissement destiné à la culture et à l’étude des plantes médicinales. Gui de la Brosse, un des médecins du roi Louis XIII, attendu que, selon le texte officiel, « ledict sr de la Brosse, qui avait tout le faix de la direction et culture dudict jardin, ne pourra y tous jours vaquer à faire la démonstration extérieure des dictes plantes ausdicts escolliers.[3] »
Je vais reproduire un passage de la Notice où est résumée à merveille l’histoire des premières années du correspondant, de l’émule et de l’ami de Peiresc (p. 2-3) : « Arboriste ou simpliciste du Roy (l’habile jardinier reçoit simultanément tantôt l’un, tantôt l’autre de ces deux titres un peu vagues), Vespasien Robin, appelé ainsi à jouer un rôle important dans l’enseignement du jardin que l’on organise, est un homme de cinquante-six ans, encore fort actif, et qui va pouvoir mettre au service de la nouvelle fondation royale une longue expérience et des relations étendues. — Né à Paris, le 22 juillet 1579, de Jean Robin[4] et de Catherine Duchâtel, il a été, dès sa plus tendre enfance, associé aux travaux de son père, apothicaire et botaniste. Il a voyagé dans les diverses parties de la France, en Angleterre, en Flandre, en Allemagne, en Italie, en Espagne et jusque sur les côtes Barbaresques, pour recueillir des plantes inconnues, et l’édition de 1608 du Jardin du Roy, de Pierre Vallet, contient la description de plusieurs espèces exotiques rapportées cinq ans plus tôt, d’un itinéraire qui a conduit Vespasien jusqu’aux îles Bissagos, dans la Guinée portugaise. »
Obligé de faire court, je laisse de côté les curieux détails que nous donne le Dr Hamy — que j’ai bien envie d’appeler, tant il est un aimable narrateur, le docteur ami — sur les publications de Vespasien Robin (l’Histoire des plantes nouvellement trouvées en l’isle Virgine, 1620, l’Enchiridion Isagogicum, 1623, lequel contient dans ses soixante et onze pages la nomenclature de plus de quinze cents plantes), sur les pièces de vers français et latins composées en l’honneur de Jean Robin par trois Rouennais, ses concitoyens peut-être, Varembault, Desdames et Guérente[5], et en l’honneur de son fils par un auteur qui cache son nom sous six initiales — et il fait bien de le cacher, car son dixain est fort mauvais, et le juge le plus indulgent ne pourrait y louer que la bonne intention, — sur tes dernières et tristes années du