Extrait:
Voulant lui faire mes adieux, car il allait partir, je vins le demander à l’hôtel où il m’avait donné rendez-vous. Le garçon me dit : « Monsieur est couché ». Mais, comme il avait reçu l’ordre de m’introduire, il me précéda sans bruit dans le couloir qui menait à la chambre que Maupassant occupait.
Il poussa la porte, et je demeurai saisi en voyant mon beau compagnon de « nage », couché tout de son long sur son lit, la face pâle, congestionnée par places, la tête enveloppée de linges et les yeux clos… Je m’avançai doucement et vins à son chevet. Il ouvrit les yeux, me tendit la main. Comme je m’excusais, faisant mine de me retirer, il m’arrêta d’un geste.
— Ce n’est rien, murmura-t-il… C’est la migraine.
Et, avec un sourire, qui me parut douloureux, il m’invita à m’asseoir, à l’attendre, jusqu’à ce que la crise fût passée.
La crise ne passait pas.
C’était la migraine, en effet, qui le tenaillait, l’« horrible mal », dont il devait dire plus tard (dans son livre Sur l’Eau) qu’il « broie la tête », « égare les idées », et « disperse la mémoire comme une poussière au vent »…
Voulant lui faire mes adieux, car il allait partir, je vins le demander à l’hôtel où il m’avait donné rendez-vous. Le garçon me dit : « Monsieur est couché ». Mais, comme il avait reçu l’ordre de m’introduire, il me précéda sans bruit dans le couloir qui menait à la chambre que Maupassant occupait.
Il poussa la porte, et je demeurai saisi en voyant mon beau compagnon de « nage », couché tout de son long sur son lit, la face pâle, congestionnée par places, la tête enveloppée de linges et les yeux clos… Je m’avançai doucement et vins à son chevet. Il ouvrit les yeux, me tendit la main. Comme je m’excusais, faisant mine de me retirer, il m’arrêta d’un geste.
— Ce n’est rien, murmura-t-il… C’est la migraine.
Et, avec un sourire, qui me parut douloureux, il m’invita à m’asseoir, à l’attendre, jusqu’à ce que la crise fût passée.
La crise ne passait pas.
C’était la migraine, en effet, qui le tenaillait, l’« horrible mal », dont il devait dire plus tard (dans son livre Sur l’Eau) qu’il « broie la tête », « égare les idées », et « disperse la mémoire comme une poussière au vent »…